« Pour toi, Lucas, j’ai accepté la proposition de tes parents de t’écrire ce message. Tu ne me connais pas et je ne te connais pas encore, quoique… tes parents, tes grands-mères m’ont tellement parlé de toi au cours de ces longs mois ! Je souhaitais te dire (et la période n’est-elle pas bien choisie pour émettre des souhaits ?) que je pense savoir combien il est difficile d’amorcer un retour lorsque l’on est parti.
Oh non, le courage n’a rien à voir là-dedans, et d’ailleurs, tu n’en manques pas ! Il s’agit plutôt de toute l’appréhension qui peut venir troubler l’envie de revenir. Car l’envie, tu ne peux pas ne pas la ressentir, même si elle est enfouie au fond de toi, presque inaccessible, ou perturbée par des sentiments complexes. Tu sais que tes racines sont ici, près des tiens, quoi qu’il se soit passé, et sans elles, c’est difficile de tenir et de grandir.
Donc voilà, je tenais à ce que tu saches que je suis là pour t’aider à supporter ce qui peut te sembler ou être insupportable, et qu’à nous deux, si tu le veux bien, nous porterons ensemble. Tu l’as compris, je te propose d’être celle qui sera neutre, compréhensive, une médiatrice en quelque sorte et qui te permettra, je l’espère, de reprendre ta place, celle que tu as toujours eue, même si tu la souhaites différente aujourd’hui, une fois que tu seras rentré chez toi… sans plus attendre. Simplement. »
Emmanuelle